Morgane

C'est parce que la vie est rude, éphémère, incisive, exclusive, volatile et solide, brûlante et glaciale que nous devons apprendre à l'aimer au-delà de nous.
Cette escalade perpétuelle qui consiste à nous dépasser pour rencontrer plus grand que notre simple existence est la seule vocation qui invite à la magie du vivant.
T'aimer plus grand que je m'aime, c'est aimer aussi le vent dans tes cheveux défaits et la lumière qui éclate sur le port de La Rochelle, dévoilant la blancheur de ton sourire. C'est regarder ton ventre comme un nid d'amour qui me permettra de rester un peu plus longtemps présent dans ma future absence.
C'est accepter que ce putain de bonheur est friable comme une biscotte et que le défi est de continuer inlassablement à le serrer dans une étreinte chaque jour plus forte, quoi qu'il en coûte.
Vivre, c'est accepter la mort avec ferveur pour enfin se débarrasser d'elle en dansant l'amour infini.
On commence vraiment à aimer, à vivre, à pardonner lorsqu'on a envisagé le divorce, la mort et la haine inutile.
Il faut se débarrasser du pire dans la brocante générée par le meilleur.
T'aimer, c'est aussi aimer les autres à travers cet amour et comprendre que même si tu aimais ailleurs, ce serait du même amour que je cueille pour toi. T'aimer, c'est accepter ton bonheur, où qu'il soit. Avec et sans moi. Et les deux en même temps.
Aimer c'est comme vivre, c'est grandir toujours.
T'aimer, c'est oser aimer nos épreuves, et reconnaître que nous sommes fragiles, faibles, remplaçables et limités mais que nous avons le super pouvoir d'accepter et de garder le sourire et les baisers.
Même les baisers du vent. Des tempêtes et des bourrasques.
Puisque de toute façon...